Photographe : Emilie Lauwers

De la beauté

Il y a plus d’un paradoxe à vouloir faire un spectacle sur la beauté.  C’est qu’elle n’est pas d’un abord saisissable et objectivable.  D’une certaine façon la beauté n’existe pas, elle est avant tout une expérience, le lieu ou le moment d’une rencontre.  Pour qu’il y ait beauté, il faut que quelqu’un regarde, écoute et se laisse saisir par une présence qui l’emmène ailleurs. 

Nous sommes entrés par une petite porte pour aborder cette matière, sans imaginer à aucun moment faire du beau spectacle.

Donc…Il était une fois…. 

Un Club de la Beauté, un lieu où se réunissent les rares membres de l’association (ils ne sont que 4).  Ce sont sans doute des esthètes, des amoureux de la belle chose et des arts, ils sont un peu d’une autre époque, en tout cas ce ne sont pas des modernes !

L’activité de ce club suppose des rencontres, autour d’une pratique artistique ou d’un thème avec l’espoir que la réunion débouche sur un plus d’émotion, un emportement vers le sublime.  L’association dispose de peu de moyens, et les éléments concrets apportés lors de leurs  réunions ressort plus du bric-à-brac que du musée. On fait avec ce que l’on a sous la main…  Nous assistons à leurs travaux appliqués et malhabiles, à leurs activités tout à la fois absurdes et magnifiques.

Bien entendu le sujet qui les réunit, est assez improbable: convoquer la Beauté ne suppose pas obligatoirement qu’elle se manifeste,… quand bien même la démarche serait sincère et profonde.

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

Tout comme un jour, constitué d’une partie diurne et d’une partie nocturne, le spectacle repose sur l’alternance entre des moments narratifs et des temps d’onirisme qui viennent comme en résonnance, en regard avec la temporalité des activités  du club. Avec parfois certaines confusions : le jour se mélange à la nuit,  la nuit cède le pas au jour….

C’est une histoire sans fin, et qui pourrait durer toujours...

Cette histoire nous parle aussi de théâtre. Des formes poétiques que l’on y invente et du dialogue constant qui se fait jour après jour, entre tous les artistes pour façonner et écrire ce spectacle.

Pascal Crochet

« Le soleil ne s’était pas encore levé. Le ciel ne se distinguait pas du ciel, sauf que la mer se plissait légèrement comme si une étoffe avait des rides.  Progressivement, à mesure que le ciel blanchissait, une ligne sombre marqua l’horizon qui séparait le ciel de la mer et l’étoffe grise se barra de traits épais qui se déplaçaient, les une après les autres, sous la surface, se suivaient, se poursuivaient, perpétuellement.(…)

Le ciel s’éclaircissait comme si le bras d’une femme allongée sous l’horizon avait levé une lampe et des barres plates de blanc, de vert et de jaune s’étalaient sur le ciel comme les lames d’un éventail. (…)Lentement le bras qui tenait la lampe la souleva plus haut et puis plus haut encore jusqu’à ce qu’une large flamme devînt visible ; un arc de feu brûla au bord de l’horizon, et tout autour la mer se mit à flamboyer d’or. »

Virginia Woolf 

 

« Si la beauté existe, il faut qu’elle soit sensible, perceptible d’une manière ou d’une autre.  La beauté absolue est dans chaque beauté, dans chacune des choses que nous pouvons dire belles. Parce qu'elle est dans ces choses, quelque chose dépasse la présence matérielle de cette chose.

Quand nous parlons de beauté, nous parlons de quelque chose qui va au-delà de ce qui nous est donné immédiatement par et grâce à cette chose même.

Je ne peux pas vous présenter la beauté exacte, mais je peux dire que nous savons tous que la beauté nous adresse un signe, un appel à travers toutes les choses que nous pouvons dire belles.(…)

La perception de quelque chose que nous appelons beau fait naître en nous un désir... Nous sommes attirés vers rien que nous ne puissions nommer ou saisir... Un désir qui ne va nulle part sinon au-delà, plus loin.

La beauté éveille en nous un attrait, un désir plus fort que le simple plaisir, un désir qui ne se satisfait pas de l'objet. Ce désir va plus loin."

Jean-Luc Nancy

 

« Je vois de ma fenêtre ce petit jardin de paysan superbe de couleur avec des dahlias d’un pourpre riche et sombre, la double rangée de fleurs est roses et verte d’un côté et orangé presque sans verdure de l’autre. Au milieu un dahlia blanc bas et un petit grenadier à fleurs du plus éclatant orangé rouge, à fruit vert jaune. Le terrain gris, les hauts roseaux à « canne » d’un vert bleu, les figuiers émeraude, le ciel bleu, les maisons blanches à fenêtres vertes, à toits rouges, le matin en plein soleil, le soir entièrement baigné d’ombre, portée, projetée par le figuier et les roseaux. (…)Cet entourage de couleur est pour moi tout nouveau et m’exalte extraordinairement. » 

Vincent Van Gogh

 

« Pour moi, qui décidément ne comprends pas grand-chose au monde, j’en viens à me demander si la chose « la plus belle , ressentie instinctivement comme telle, n’est pas la chose la plus proche du secret de ce monde, la traduction la plus fidèle du message qu’on croirait parfois lancé dans l’air jusqu’à nous ; ou, si l’on veut, l’ouverture la plus juste sur ce qui ne peut être saisi autrement, sur cette sorte d’espace où l’on ne peut entrer mais qu’elle dévoile un instant.  Si ce n’était pas quelque chose comme cela, nous serions bien fous de nous y laisser prendre. »

Philippe Jaccottet

Ton prochain spectacle s’appelle « De la beauté ». Pourquoi ce titre ?


Tout simplement parce qu’elle est présente dans ma vie, comme dans la vie de chacun....elle se loge dans des temps forts, elle entrouvre le quotidien, apporte une respiration qui vient mettre à mal le catastrophisme ambiant dans lequel on veut quotidiennement nous maintenir au travers des médias et d’une certaine culture de l’horreur, d’un certain défaitisme réactionnaire. Je cite le poète Jaccottet : « Beauté : perdue comme une graine, livrée aux vents, aux orages, ne faisant nul bruit, souvent perdue, toujours détruite ; mais elle persiste à fleurir, au hasard, ici, là, nourrie par l’ombre, par la terre funèbre, accueillie par la profondeur. Cela est. Cela persiste contre le bruit, la sottise, tenace parmi le sang et la malédiction, dans la vie impossible à assumer, à vivre ; ainsi, l’esprit circule en dépit de tout, et nécessairement dérisoire, non payé, non probant ».

Pour toi, la beauté est-elle du côté du « phénomène », de l’apparence, ou de « l’essence » qui serait cachée derrière les surfaces ?


La beauté, c’est avant tout une expérience qui se décline sur le mode de la rencontre et provoque chez celui qui regarde, une émotion. Quelque chose se dévoile, se donne à voir et cette chose nous emmène au-delà d’elle- même, c’est une ouverture, une déchirure dans le quotidien. Mais qu’est-ce qui se joue ? La seule chose sur laquelle nous pouvons nous accorder est le fait que « quelque chose a lieu ». Tu te promènes dans un musée, tu t’arrêtes devant une œuvre et « quelque chose se passe », se révèle. Pourquoi cette œuvre-là plutôt qu’une autre ?

Parfois, cela est dû à une éducation, à un rapport culturel à l’œuvre...


Ce n’est pas parce qu’on dit d’une chose qu’elle est belle que l’on en fait l’expérience. Face à l’œuvre, on a un rapport culturel et un rapport intime. Au Louvre, des bus entiers de visiteurs se tiennent devant le tableau de Mona Lisa, font-ils l’expérience de la rencontre, on peut en douter, par contre ils posent un acte culturel, nourri de l’éducation, de l’histoire de l’art et des formes. La beauté n’est pas la chose en elle-même (un tableau, un paysage, un corps) c’est le « quelque chose » qui se tient « derrière » qui m’intéresse, l’émotion surgissante de la contemplation.

Face à l’appréhension de la beauté, on oscille donc entre l’intime, le sociologique ou l’universel...


C’est en partant de l’intime qu’on touche à l’universel. Et l’intime pour moi est bien entendu dans la manière, la façon dont on pratique le théâtre, dans la tonalité du travail, dans la façon singulière que j’ai de décliner le corps de l’acteur, de le vouloir en poésie avec les choses et le monde qui l’environne... dans la façon d’agencer et faire dialoguer les différentes composantes du théâtre et enfin dans cette volonté farouche à vouloir faire entendre des langues non théâtrales sur le plateau.

Parlons donc des répétitions. Comme tu pratiques une « écriture de plateau », le spectacle se construit à partir des propositions des comédiens. Comment abordes-tu ce travail ?


J’ai commencé par lire, collecter des images... mais je me suis rapidement retrouvé perdu devant la masse de matériaux philosophique, plastique, poétique, iconographique....tout cela m’éloignait me semble-t-il du projet. Cette perdition est devenue en quelque sorte le moteur central du travail : 4 personnages sur le plateau sont venus chercher de la beauté à la manière des chercheurs d’or. Le spectacle raconterait leur voyage, totalement malhabile et improbable, les efforts qu’ils font pour entrer en contact avec le sublime. Ce sont de piètres chercheurs, mais humains tellement humains dans cette volonté farouche, dans cette activité absurde et magnifique.

Trouver la beauté, ce serait pratiquer un aller-retour entre le cadrage et le lâcher-prise ?


Oui, car on ne sait pas où elle se tient. La beauté, c’est l’expérience d’une disponibilité. On ne sait pas où l’émotion va se nicher, même si le contexte le favorise en certains cas – ou certains lieux, comme le musée, la musique, le livre, la nature.

Revenons au travail de répétition...


Je travaille avec 4 comédiens. Un homme, Thierry Lefèvre, et trois femmes : Anne-Rose Goyet, Elisa Lozano Raya et Boryana Todorova. Il n’y a pas d’auteur qui fait tiers, c’est ce que les acteurs vont écrire sur le plateau qui sera déterminant. Je n’ai pas d’images préconçues que je veux à tout prix reproduire. Comme dans mes précédents spectacles, je démarre avec des thèmes d’improvisations, des situations de plateaux, des indications d’états, des rapports aux choses, au décor.... Par exemple, « le désir de s’élever, d’être plus haut », « on cherche », « ensemble attendre », « je suis la beauté », « Vénus/Apollon », « je suis une nature morte »...etc.
Il faut partir de matériaux concrets (même si ce que j’appelle concret est parfois bien abstrait), et faire en sorte qu’à l’intérieur de ces propositions l’acteur se sente totalement libre pour laisser advenir sa singularité.

La musique, comme source d’inspiration, fait également partie du travail ?


Elle est une source d’émotion extraordinaire. Elle fait le lien entre le plateau et le spectateur avec un pouvoir fédérateur et narratif vis-à-vis des matériaux de la scène. Pour ce spectacle, j’ai envie de faire dialoguer des matériaux de la « grande musique » (Wagner, Strauss, Malher, Bach) qui sont des hautes références de la musique européenne avec des sons et ambiances contemporaines.

Comment vas-tu cadrer l’espace ?


Avec la scénographe Alicia Jeannin, l’éclairagiste Florence Richard et Roxane Lefebvre qui m’assiste dans le travail, nous avons imaginé un espace poétique, une sorte d’atelier d’artiste improbable, une page blanche qui permette un travail sur l’apparition et la disparition avec des portes et des fenêtres qui ouvrent sur la lumière, le monde fantomatique des apparitions et le « grand extérieur ». Pour la première fois aussi je me confronte à l’utilisation d’images vidéo, avec l’apport d’images de Raymond Delepierre.

Le théâtre, c’est un art du cadre et de l’arrêt...


C’est surtout le lieu possible de l’apparition. Nous sommes dans un temps plein, où quelque chose de concret et sensible peut physiquement advenir, en direct. C’est pour cette expérience là que certains spectateurs viennent encore au théâtre, cette expérience de l’incarnation... ce qu’est incapable d’offrir tous les supports virtuels de l’image. Ici, le cadre du plateau vient redoubler et amplifier le cadre du tableau qui a servi durant bien longtemps de dispositif pour présenter la beauté.

On sait aussi que la beauté, ce n’est pas « la joliesse » : des moments de beauté peuvent naitre de situations a priori repoussantes, comme la beauté des pleurs, ou du déchet, par exemple...


Le spectacle n’est pas un catalogue exhaustif de toutes les manifestations de la beauté. Il ne sera que la trace de mon regard et du travail de l’équipe. Je n’ai pas la prétention de l’objectivité. Je n’irai pas dans des endroits où je n’ai pas envie de me rendre. C’est en allant vers ce qui me touche le plus que je suis le plus juste avec mon travail. En travaillant sur ce sujet avec des étudiants à ARTS2 (Conservatoire de Mons), j’ai pu identifier des images et des dispositifs qui m’émouvaient, comme la sublimation du féminin, certaines images iconiques qu’on reconnait immédiatement. Des images, certes culturelles, mais qui sont là, probantes et inscrites. Elles activent chez nous une émotion – même si c’est parfois de l’ordre du lieu commun. Je ne me sens pas d’une nature iconoclaste. Je ne reconnais que certaines images, d’autres me parlent peu ou pas du tout.

Tu abordes ton thème par le décalage, par la marge....


Bien entendu, je ne peux pas aborder le thème d’une manière frontale ! Il faut donc biaiser, entrer par la petite porte... travailler sur la maladresse, le handicap de l’humain face au sublime. Faire appel à l’humour, au détournement, à l’impossible, au fragile, à la fatigue de chercher le beau. Pour ce faire, il y a l’envie aussi de convoquer la silhouette du clown.
Quand le peintre travaille, il se confronte à du concret : la peinture, la toile, la matière, le geste. Rien de sublime là- dedans. C’est le travail sur la matière qui fait advenir peut-être la « chose ».

Quelle place réserves-tu au texte ?


J’ai collecté des fragments hétéroclites...un bout de conférence du philosophe Jean-Luc Nancy qui autorisera les personnages à « conférer », à tenir un discours philosophique sur la beauté, de la poésie, avec Philippe Jaccottet (qui est un auteur qui m’accompagne beaucoup dans ce projet), Robert Walser, Virginia Woolf, Hugo von Hofmannsthal, Hölderlin, Rilke. Mais aussi la parole des acteurs à partir d’un travail de plateau.
J’ai envie d’aller vers une ampleur lyrique dans le discours. Les mots ici n’auront rien de narratif ni d’explicatif... ils deviendront peut-être pure matière musicale, présence sonore supplémentaire. Il y a une sorte de démesure à vouloir par les mots dire la beauté du monde, une folie (qui d’ailleurs est présente chez de nombreux écrivains que je viens de citer). Les mots ne sont pas là pour éclaircir quoi que ce soit, ils apportent seulement une dimension supplémentaire. Quand aux personnages, ce sont des besogneux... il se pourrait bien qu’ils s’endorment sur leurs travaux - et c’est à ce moment-là que la beauté surgirait !

Propos de Pascal Crochet recueillis par Cédric Juliens, le 31 décembre 2014.

Les spectacles de Pascal Crochet restent inimitables, une bulle, un souffle, une ombre et vous voilà pris au piège. Ainsi en est-il de sa création De la beauté. Elle interroge sans donner de réponse, mais avec légèreté, elle s'écoute du murmure solitaire à l'ampleur d'un chœur.  Peu de texte (Virginia Woolf à une très belle lettre de Vincent Van Gogh...) mais beaucoup de musiques : Puccini, Mahler, Bach, des pages répétitives, des sons aussi, du gazouillement à l'orage. Et encore une très subtile partition de lumières, d'ombres.
Et enfin, des comédiens, des corps à l'écoute, en réaction au moindre bruissement. Ils ont des mouvements souvent étranges, un peu clowns, un peu acteurs de cinéma muet, hors du monde, hors du temps. Ils oscillent entre rituels et enfantillages. Ils sont aussi drôles, aussi illuminés qu'émouvants, d'un bout à l'autre.

Michel Friche / Le Soir

 

Ça commence par un lever de soleil sur la mer et son soudain flamboiement. Ça se poursuit, alors qu'à la fenêtre le rideau rougeoie, par un mystère habité de lenteur, un frémissement. Une mélodie monte. Quatre personnages attablés semblent partager un chagrin, un deuil peut-être. Un espoir? Une quête!

Ces quatre-là (Anne-Rose Goyet, Thierry Lefèvre, Elisa Lozano Raya, Boryana Todorova), petit club de délicieux défricheurs, fouillent la théorie et la littérature, l'histoire de l'art et de la musique, pour y débusquer la beauté. Ce que l'humanité dit d'elle, ce qu'elle révèle de l'humain, ce qui se cache en son cœur, ce qui l'obstrue et ce qui la délivre.

Truffé bien sûr de références (du clair-obscur qu'évoquent volontiers les lumières de Florence Richard aux pièces de musique sacrée qui ponctuent le paysage sonore, en passant par la création vidéo de Raymond Delepierre), "De la beauté" a l'élégance de n'assener aucune leçon. Recherche têtue et généreux questionnement sont les ingrédients du théâtre hybride que forge Pascal Crochet, dramaturge et metteur en scène, pour qui "le cadre du plateau vient redoubler et amplifier le cadre du tableau qui a servi durant bien longtemps de dispositif pour présenter la beauté".

Sa création au Rideau, aussi humble que culottée, questionne les canons esthétiques mais aussi le champ infini de la perception, la puissance du subjectif, la force du doute. Et, en tutoyant l'insaisissable, donne au plaisir immédiat l'écho de la réflexion.

Marie Baudet / La Libre Belgique

 

Pascal Crochet travaille sur le visuel, dans un spectacle quasi sans paroles.
Ses comédiens se déplacent dans une gestuelle lente et saccadée, très semblable aux vieux films muets, qui tient presque du mime.  Ambiance feutrée, superbes éclairages (Florence Richard), magnifique accompagnement sonore (Raymond Delepierre & Pascal Crochet), il crée une atmosphère, une intimité propice à la contemplation et à la perception.  Quelques vers, une peinture, une photo, une posture, une statue, une pomme, un miroir, un coucher de soleil, une citation, un rai de lumière, tout et rien sont les sources d'inspiration de ces attachants hédonistes.Tendrement décalé, poétique, esthétique, impressif, De la beauté, nous entraîne dans le regard illuminé, halluciné de ces amateurs passionnés.  Comme la beauté elle-même, cet avis n'est donc que pure subjectivité, impressions et ressenti.

Muriel Hublet / Plaisir d’offrir

Création en mars 2015

Distribution

Conception et mise en scène
Pascal Crochet

Collaboration artistique
Roxane Lefebvre

Jeu
Anne-Rose Goyet
Thierry Lefèvre
Elisa Lozano Raya
Boryana Todorova

Scénographie et costumes
Alicia Jeannin


Lumière
Florence Richard

Image
Raymond Delepierre


Création sonore
Raymond Delepierre & Pascal Crochet

Production

Rideau de Bruxelles avec le soutien du Centre des Arts Scéniques et du Pôle de recherche chorégraphique de Huy

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